La Chartreuse
du Mont
Sainte-Marie
à Gosnay
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Historique rapide de la
Chartreuse du Mont‑Sainte‑Marie de Gosnay :
Gosnay, petite
seigneurie du Béthunois, sort de l'anonymat au début du XIVème siècle,
grâce à deux personnages historiques bien connus (et héros de la série de
livres Les Rois Maudit écrits par Maurice Druon, et diffusés en série
télévisée), Thierry d'Hireçon et Mahaut d'Artois. Thierry, dont la vie bien
remplie mériterait une étude complète, est le conseiller privé de Mahaut,
comtesse souveraine de l’Artois, petite‑nièce de Saint‑Louis. Futur évêque
d’Arras,Thierry achète la seigneurie de Gosnay et la dote d'édifices qui
vont lui donner son importance et sa notoriété. Grâce à ce programme de
construction, Gosnay a désormais un château en 1305, un hôpital en 1320,
une chartreuse d'hommes, le Val‑Saint‑Esprit, en 1320 également, et,
enfin, une chartreuse de femmes, celle du Mont‑Sainte‑Marie en 1329, que
Mahaut d'Artois achèvera après la mort de Thierry dont elle est
l'exécutrice testamentaire.
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Les
premières moniales vinrent de Salettes (Isère) en 1329, alors que l'église
ne fut achevée qu'en 1341. Bien qu'ayant connu des débuts trés difficiles,
Mont Sainte-Marie contribua rapidement au développement de l'Ordre. C'est
ainsi qu'en 1346, six moniales de Gosnay, originaires de Bruges, allèrent
fonder la nouvelle communauté de Chartreuses " Sainte Anne au désert " à
Bruges. L'Ordre des Chartreux n'a jamais compté plus de cinq maisons de
moniales simultanément, que l' on appelait par ailleurs " les cinq plaies
de l'Ordre ". Il s'agissait des maisons de Prémol, Mélan, Salettes, Bruges
et Gosnay.
La maison a accueilli de nombreuses filles de grandes familles locales et
bénéficia aussi des largesses de nombreux donateurs dont les plus connus
furent Philippe le Long, Philippe le Bon, Isabelle du Portugal et Charles
le Téméraire.
L'ordre des Chartreux connaît à cette époque une expansion considérable,
mais les chartreuses de femmes restent très rares (5 au XVllème siècle, 4
au XVII lème, dont la «fille» de Gosnay : Sainte Anne de Bruges, fondée
par les religieuses du Mont‑Sainte‑Marie en 1346). Gosnay est, et
restera,l'exemple unique en Europe d'un village accueillant deux maisons
du même ordre sur son territoire.
Du XIVème au XVlllème siècle, la Chartreuse du Mont‑Sainte‑Marie connaît
des périodes de prospérité (le couvent est riche et protégé par le pouvoir
et les grandes familles régionales), des épisodes de grands travaux
(agrandissement du cloître au XVllème siècle par exemple), des
modifications de l'espace conventuel (édification de nouveaux bâtiments au
XVlllème), des vicissitudes 'historiques (les 7 années difficiles de la
conquête française au XVllème siècle par exemple), ou des difficultés
économiques (la banqueroute de Law)‑ Mais la Révolution Française marque
la fin de cette histoire religieuse :
En 1792, la communauté est chassée. Le 27 juin 1794, la 29ème
et dernière Prieure est guillotinée à Arras. Les bâtiments sont vendus
comme biens nationaux et transformés par l'acheteur, le citoyen
Jean‑Baptiste Taffin, en exploitation agricole, ce qui explique certaines
transformations importantes comme la disparition de l’église.
En 1899, la Compagnie des Mines de Bruay en devient
propriétaire et transforme les bâtiments restants en logements ouvriers.
En 1976, Les Houillères pensent se défaire des défaire
de leur patrimoine et projettent de détruire le Mont‑Sainte‑Marie, sauvé
par des habitants de Gosnay quelques temps plus tard par l'inscription de
l'ensemble du bâti à l'inventaire Supplémentaire des Monuments
Historiques.
Après des années de difficultés, de dégradation, de vandalisme et
d'inquiétude de voir disparaître un lieu unique et chargé d'histoire,
symbole de l'évolution historique de la région du Moyen‑Âge à l'époque
contemporaine , nous pouvons aujourd'hui croire en un renouveau de la
Chartreuse du Mt St Marie. |
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Les fouilles
archéologiques - l'intervention archéologique sur le site la
Chartreuse du Mont Sainte Marie à Gosnay
Témoin historique unique et exceptionnel, la Chartreuse du
Mont Sainte Marie fait l'objet d'une importante campagne de recherche
archéologique depuis novembre 1997, menée par la Faculté d'histoire et
géographie de l'Université dArtois.
Les premiers sondages, autorisés par le Service
Régional d’Archéologie ont été réalisés à partir de cette date, et ont été
suivis dès 1999 par l'octroi d'une autorisation de fouille programmée
pendant les quatre années suivantes. Malheureusement, l'été 2002 est aussi
l'époque de la dernière intervention de l'équipe archéologique sur le
terrain, la sécurité des fouilleurs comme celle des fouilles n'étant plus
assurée.
Aujourd'hui, grâce à l'engagement de la Communauté d’Agglomération, les
fouilles reprennent, suite à la signature, au printemps 2005,d'une
convention entre Artois.Comm et l'Université dArtois.
Les résultats des premières campagnes de fouille (1997
2002) Afin de déterminer l'emplacement des premiers sondages
archéologiques, dont le but était d'identifier et retrouver les plans de
la Chartreuse aux diverses périodes de son évolution, nous ne possédions
que deux éléments. Le premier est iconographique et peu fiable : une
peinture tirée des Albums de Croy, réalisée vers 1611 ; le second est
architectural : les bâtiments encore en place aujourd'hui sont les témoins
restants des différentes phases de construction.
Cinq campagnes successives de fouilles ont permis de mieux
connaître la Chartreuse du Mont Sainte Marie au fil de son histoire.
Ainsi, dans un premier temps, nous avons pu déterminer les dimensions de
l'église médiévale, dont seule subsiste la façade intérieure, de style
gothique, qui domine actuellement le site. La nef et le choeur se trouvent
aujourd'hui sous la route qui traverse l'ensemble et sous le « parking »
actuel.
Mais c'est surtout le grand cloître primitif qui est
l'objet privilégié des recherches archéologiques pendant les premières
campagnes de fouilles. Vaste espace herbeux aujourd'hui, il était, du
XIVème siècle au début du XVlllème siècle, le lieu de vie de l'importante
et riche communauté religieuse. De construction soignée et bordé
primitivement d'une galerie, il forme un vaste quadrilatère au nord de
l'église.
Le bâtiment nord est a été particulièrement bien étudié
et a permis de clarifier les différentes phases de construction et de
remaniement successifs de l'ensemble des bâtiments du cloître entre le
XIVème et le XVllème s. Les éléments les plus spectaculaires mis au jour
sont des caves voûtées, un réseau de canalisations, quelques niveaux de
sols en place, et un important foyer faisant sans doute partie de la
cuisine médiévale.
La fouille est assez pauvre en objets, car le cloître
n'a pas été détruit par la guerre ou l'incendie; mais démantelé
volontairement afin d'en construire un plus « moderne » au début du
XVlllème siècle: beaucoup d'éléments ont donc été réutilisés. Mais
quelques belles céramiques et d'intéressants carreaux de pavage historiés
ont été conservés.
La fouille de l'été 2005 -
L'ancien parking de la Chartreuse du Mont Sainte Marie,
a, aujourd'hui, laissé la place aux truelles et aux pinceaux experts des
archéologues, des étudiants en histoire et en archéologie, ainsi qu'à des
bénévoles passionnés. Dès la fin mai, un décapage réalisé à la pelle
mécanique a permis de découvrir les restes de deux bâtiments disparus,
venant agrémenter un peu plus l'extraordinaire site de la Chartreuse.
Les chartreuses de femmes, extrêmement rares, sont très
mal connues. II n'existe aucun plan de celle de Gosnay, et l'intervention
archéologique est une occasion unique d'étudier le cadre de la vie
monastique de ces religieuses depuis la fondation du couvent en 1328.
Cette année. le champ d'étude est concentré sur la
partie la plus ignorée du site (invisible à cause de la perspective, sur
la peinture d'Adrien de Montigny dans les Albums de Croy), l'église et les
bâtiments attenants. La fouille actuelle a mis au jour un bâtiment reliant
la porterie au choeur de l'église, ainsi qu'un second, parallèle, qui
pourrait bien former un deuxième cloître. La poursuite de la fouille
confirmera ou non cette hypothèse.
La fouille actuelle permet également de préciser l'existence du patrimoine
industriel de notre région en dévoilant quelques aspects des
transformations imposées par la Compagnie des Mines de Bruay au début du
XXème siècle. Pour l'instant, le matériel trouvé ne se distingue pas par
sa quantité, mais par sa qualité, comme les nombreux fragments de vitraux
colorés à motifs de palmettes, datables du XVème siècle. La fouille
s'interrompra en septembre, mais le travail des archéologues ne s'arrêtera
pas là : il faudra exploiter les données récoltées et étudier plans,
relevés et objets, dans le but de mieux comprendre et faire apprécier la
Chartreuse du Mont Sainte Marie. C'est donc une histoire à suivre...
Anthony BYLEDBAL & Martine VALDHER
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Archéologie :
Site de l'Association Mahaut d'Artois :
www.mahaut-artois.org |
La Chartreuse des Femmes va revivre
! ArtoisComm a décidé
d'acquérir les bâtiments et terrains afin de stopper sa dégradation
et de lui donner un nouvel avenir.
Des architectes et des urbanistes de l'agence Groep planing travaillent
pour faire des propositions de réhabilitation. Déjà plusieurs pistes sont
explorées, le maintien de logements sociaux destinés aux locataires
actuels, des logements traditionnels pour amener une population nouvelle,
de l'hébergement touristique style gîte. La Chartreuse a une histoire qui
va de la période médiévale à aujourd'hui. Ce fut une grosse exploitation
agricole au 19 ième siècle puis un coron minier. Elle concentre toutes les
activités humaines qui ont fait la force de notre région. Et son
architecture en est témoignage. Pour expliquer cette histoire un bâtiment
sera transformé en centre d'interprétation. Les archéologues qui fouillent
actuellement Ce site y présenteront le résultat de leurs recherches. Ainsi
nous pouvons mieux comprendre comment on vivait dans la Chartreuse. Des
locaux pourront aussi i être mis a disposition des associations
d'habitants ou pour y installer des services et des entreprises. Mais la
Chartreuse revit déjà. Les Rendez‑vous Cavaliers organisés par
Culture Commune avec notre soutien ont permis de faire découvrir à un
nombreux public des spectacles émouvants. Nombreux sont ceux qui ont été
impressionnés par l'attrait de la Chartreuse. C'est pourquoi nous avons
voulu, chaque année organiser La Fête de la Chartreuse. ..
Alain Wacheux, Président Artois Comm Daniel Boys,
Vice‑président au développement culture Artois Comm. |
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Source : Chemin Faisant, le journal de la Chartreuse des
Femmes à Gosnay |
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Roger Potier :
Historique détaillé du patrimoine de Gosnay
http://perso.wanadoo.fr/gosnay/
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